MANI SAPOL PARLE DU FOOTBALL TOGOLAIS
09/01/2024
Ancien footballeur international togolais et actuel Directeur Sportif de l'Association Sportive des Conducteurs de la Kozah (ASCK) nous donne ses points de vue personnels par rapport au football togolais.
L'ancien sociétaire d' Al ittihad Tripoli Mani Sapol nous donne ses impressions sur le football togolais et sa vision sur le long terme.
Seul je dirai, Adebayor et Daré ont la taille acceptable. Moi dans ma vision, je me dis que le Togo est un pays où les joueurs, leur morphologie ne les avantage pas. Qu'est-ce qu'il faut faire ? C'est mon idée à moi, en Europe quels sont les pays qui utilisent les gens qui ont la taille comme les joueurs du Togo ? Allez-y chercher ces genres d'entraîneurs pour venir nous former au lieu de nous amener les entraîneurs, toute suite qui viennent, qui nous font savoir qu'on va aller à la Coupe du Monde, on va aller à la CAN. À la fin on se retrouve avec zéro point et puis on recommence. J'ai l'impression qu'à chaque fois, on a dans la bouche qu'on reconstruit l'équipe. On ne reconstruit pas l'équipe sans base.
Quand ça parle de précisions devant le but,
Mani Sapol renchérit en disant :
La précision ! Premièrement il faut des répétitions à chaque exercice et nous avons des exercices spécifiques qui permettent aux joueurs d'être aptes et juste dans ce domaine pour couronner tout ça il faut beaucoup beaucoup de répétitions compte tenu du fait que nos joueurs n'ont pas tous fait des centres de formation il y a pas la base que nous essayons de beaucoup travailler plus ici dans ce sens pour que ces joueurs puissent être à l'aise dans la précision.
Mani Sapol nous livre le secret de comment il a pu repérer tous ces talents avec lesquels il s'entraîne,
Le Directeur Sportif de l'ASCK répond :
En tant qu'ancien joueur je dirai un peu facile pour moi de les repérer parce qu'il y a quelque chose moi-même j'appelle un talent brut. C'est quand tu vas dans un quartier ou sur un mauvais terrain est une tu vois l'enfant bien manier le ballon ça donne quand même une idée de ce que l'enfant peut faire si tu le mets dans de bonnes conditions. Donc nous essayons d'aller sur des terrains périphériques, dans des endroits où c'est un peu reculé où les enfants n'ont pas de chance de pouvoir évoluer, on les recueille là-bas, on les amène ici. On essaie de faire le maximum, ce qu'on peut pour que les enfants là, puissent être à l'aise.
Mani Sapol nous parle de son plus grand souvenir mémorable en tant que joueur à l'époque,
J'en ai plein, peut être c'est la qualification du Togo à la CAN 2013, puisque c'était la première fois qu'on arrive à ce niveau, c'est l'un des trucs qui m'a plus marqué. Personnellement, c'est mes débuts où tu joues au village et quelqu'un aussi comme moi vient de répéter et il t'amène directement en première division, donc voilà l'étape que tu es plus innocent et on t'amène vers l'élite. Moi là-bas ça m'a beaucoup marqué; qu'est-ce qui s'est passé et puis un recruteur m'a vu je ne sais pas mais je ne l'ai pas demandé je n'ai rien fait. Malheureusement il est mort c'était le coach ESSOZINA Atcha. Je jouais dans un quartier à Pangalane et il est venu et il suivait, il était coach principal de Kakadl de Defalé qui était en première division. Il m'a pris de quelque part où on ne savait même pas que j'existe jusqu'en première division. Et le deuxième match du championnat il me donne en même temps le brassard face à mes grands frères c'était pas facile mais c'était émouvant quand même.
Mani Sapol laisse quelques mots aux jeunes joueurs
Euh est-ce que je suis bien placé pour conseiller ? La plupart de nous parlons de travail chaque jour mais je pense que ce n'est pas uniquement le travail il faut la conscience de ce joueur pour pouvoir avoir des ambitions et après couronner par un travail acharné. Euh parce que quand je vois ces joueurs là dans ces genres de circonstances qui pensent uniquement à l'argent qui pensent tout de suite arriver, brûler les étapes donc moi ça m'écoeure quand je vois un jeune qui ne veut pas être formé et tout de suite vient par exemple quand des joueurs viennent à l'ASCK ou à ASKO il pensent directement à une grosse somme et ils oublient qu'ils ont des objectifs à atteindre. Quoi qu'on dise l'objectif ne serait pas atteint quand tu joues à ASCK ou à ASKO ou en encore à DYTO mais c'est de viser loin. Une vision si je peux l'ajouter d'aller vers l'Europe ou quand même il peut gagner sa vie. Carrément plus à l'aise que quand tu es au haut niveau forcément tu vas servir la nation. Donc c'est là-bas que je pense que les enfants les jeunes doivent avoir leurs idées d'aller très loin. Voyez déjà le terrain sur lequel on joue. Tu as 30 ans tu ne pourras plus courir sur ce terrain parce que ce n'est pas un terrain adéquat mais quand même c'est mieux par rapport aux années passées il y a 10 ans parce que moi je jouais sur le goudron.
Il parle de l'avenir du sport togolais d'ici 3 à 5 ans.
D'ici 3 ans, 5 ans à mon avis c'est peu pour pouvoir transformer les choses, nous sommes dans une période où pratiquement rien ne va pour l'équipe nationale. Quand je dis rien ne va y a des trucs positifs qui ressortent quand on les voit jouer mais ce n'est pas couronné par les résultats, donc comment faire pour remédier ça, il faut que les gens réfléchissent par rapport à ce football. Moi je me dis que dans un premier temps il faut les bons formateurs qui vont transmettre. Moi par exemple j'ai eu des grands formateurs dans le passé si ont fait de moi ce que je suis et je pense que cette transition d'anciens entraîneurs aux jeunes entraîneurs maintenant il n'y a pas cette expérience de pouvoir transmettre aux jeunes, d'avoir cette patience de conduire les jeunes vers meilleur. Nos entraîneurs maintenant ont tout de suite dans la tête le résultat et puis on oublie le travail qu'il faut faire après comme un entraîneur qu'on nomme la veille il vient on te dit qu'on l'équipe, tu n'as rien préparé puis tu veux sauter, tu veux brûler les étapes. Moi dans ma vision euh je me dis que le Togo est un pays où les joueurs, leurs morphologies ne les avantagent pas. Nous avons tous 1m10, 1m50, 1m60. Tu ne peux pas mettre moi comme ça en défense centrale 1m10, tous les ballons qui vont passer derrière. Tu peux pas mettre aussi un gardien qui va faire 1m20. En attaque il fait des gens aussi costauds. Il fait des gens qui peuvent faire la différence qui ont une taille pour la bataille. Il y a les zones où la morphologie ça compte. Je prends l'exemple, quand tu prends l'Espagne eux tous ils sont petits il y a la cohésion tout ça là ça marche. Comment ils font pour jouer du beau football avec leur morphologie ? Est-ce que c'est la même chose en France ? Non Est-ce que c'est la même chose en Angleterre ? Non.
Il penche sur les joueurs locaux,
Oui justement, sans les joueurs locaux je dirais qu'il n'y aura pas de championnat au Togo. On a de la qualité, on ne fait pas confiance. Je ne dis pas les entraîneurs même nous les supporters nous ne faisons pas confiance aux joueurs locaux. Imagine on va pour jouer la Coupe du Monde il y a 10 joueurs locaux, les gens vont commencer par parler or s'il faut reconstruire, il faut reconstruire avec ceux-là aussi, ils font partie. Quand je me rappelle du coach KESHI c'est ce qu'il faisait en fait. C'est le seul entraîneur qui utilisait beaucoup les joueurs locaux que ce soit dans des grands matchs. Les gens pensaient que le match était très difficile, il prenait ce risque et donnait confiance aux gens. Moi personnellement il m'a donné confiance, c'est quelqu'un qui m'a fait confiance étant local donc beaucoup de locaux on peut leur faire confiance, on peut quand même les aider car ce sont nos futurs ambassadeurs demain.
Rappelons tout de même que l'ancien Éperviers a été élu par le magazine anglais World Soccer comme l'un des plus talentueux jeunes joueurs dans le monde.
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